Accueil Sport L’équipe de Tunisie à trois mois du Mondial qatari : Les locaux ne comptent plus !

L’équipe de Tunisie à trois mois du Mondial qatari : Les locaux ne comptent plus !

La dernière liste de Jalel Kadri ne comptait déjà que sept joueurs locaux dont trois gardiens de but. Un nombre qui risque de diminuer lors de la prochaine convocation au mois de septembre.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Pour évaluer le degré de compétitivité d’un championnat, il faut jeter un œil sur le nombre de joueurs locaux qui composent la sélection nationale A. En ce qui concerne le nôtre, le nombre d’internationaux locaux a nettement régressé ces dernières années. Les binationaux et les joueurs évoluant dans des championnats étrangers ont pris le dessus sur les footballeurs locaux qui n’ont plus une place de choix au sein du dispositif de jeu de l’équipe de Tunisie.   On est donc bien loin des années 1990 et du début des années 2000, une époque où les locaux dominaient la sélection nationale. Une époque où les binationaux se comptaient sur le bout des doigts. Une époque où Adel Sellimi, Zoubeïr Beya, Hatem Trablesi et Karim Hagui ont fait une grande carrière à l’étranger pour casser la règle.

Ils ne sont que quatre joueurs de champ…   

La dernière liste de Jalel Kadri en dit long sur ce fléau qui a touché le Club Tunisie, ces dernières années : le positionnement régressif des joueurs locaux par rapport aux binationaux et leurs camarades qui évoluent dans les championnats étrangers, y compris ceux de la région du Golfe.   Le 26 mai dernier, le sélectionneur national a convoqué 27 joueurs en prévision des deux matches comptant pour les éliminatoires de la CAN 2023 contre la Guinée équatoriale et le Botswana, ainsi que le tournoi Kirin au Japon. Sur les 27 joueurs convoqués, la liste de Kadri ne comptait que 7 joueurs locaux, dont 3 gardiens de but. Un chiffre insignifiant pour l’ossature d’une équipe nationale même dans le cas de figure classique d’une liste à 23 joueurs. Et si Jalel Kadri et ses prédécesseurs n’ont d’yeux que pour les binationaux et les joueurs évoluant dans les championnats étrangers, c’est pour deux raisons essentielles. Les binationaux bénéficient d’une formation solide, ce qui n’est pas le cas des centres de formation de nos clubs de football. Quant à ceux qui sont partis monnayer leurs talents à l’étranger, ils sont beaucoup plus compétitifs que nos joueurs locaux, outre la marge de progression intéressante qu’ils connaissent une fois qu’ils quittent le championnat tunisien. Ailleurs, les conditions d’entraînement et la régularité des championnats sont tout autres. Localement, ça régresse d’une année à l’autre à cause d’une infrastructure délabrée et une gestion archaïque de notre championnat, le calendrier de la compétition, notamment.   

Ils ne suivent plus le mouvement…    

Pour toutes ces raisons, nos joueurs locaux ne s’y retrouvent plus, car ils n’arrivent plus à suivre le mouvement, tactiquement, mais surtout physiquement. Il n’est plus étonnant dès lors que le sélectionneur national focalise son attention sur les joueurs qui évoluent sous d’autres cieux.        

Bref, la qualification de l’équipe de Tunisie à la phase finale du Mondial qatari ne doit pas constituer l’arbre qui cache la forêt. Notre championnat n’est plus ce qu’ il a été. Ce n’est plus le tremplin préféré des joueurs africains pour l’Europe car il n’est plus aussi compétitif qu’ il l’était il y a un peu plus de dix ans. Et même si nos clubs parviennent tant bien que mal à produire encore des talents, qui, pour la plupart, se perdent en cours de chemin et font des carrières bien loin de celles auxquelles ils pouvaient aspirer.          

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le sélectionneur aille chercher encore des talents en Europe à trois mois du coup d’envoi de la Coupe du monde. Avec un choix porté sur les binationaux et les joueurs évoluant à l’étranger, pas étonnant, non plus, que la FTF ait fixé le coup d’envoi de la Ligue 1 au 30 septembre. L’ossature de la sélection étant composée essentiellement de ceux qui évoluent ailleurs. Ils sont compétitifs et sont donc fin prêts tactiquement et physiquement dès le premier jour du rassemblement de la sélection. 

crédit photo : © Mokhtar HMIMA
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Un commentaire

  1. Prussien

    26 août 2022 à 08:47

    Crystal clear.
    Nivellement par le bas. Conséquences d’une gestion clientéliste durant une décennie par une FTF devenue un instrument aux mains d’un bureau maffieux durant une décennie. C’est à l’image de tout un pays en état de déliquescence.

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